Mon joyeux bordel
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17h. Sur la table, les vestiges du goûter : un bout de madeleine aux raisins grignotée, un reste de crêpe au chocolat...pour la prévention sur le gaspillage alimentaire, on repassera !
Les enfants courent comme des maboules dans la maison à la recherche d'Ivan, le chat des voisins qui a eu l'idée saugrenue de venir faire la sieste chez nous. Pourtant c'est bien connu qu'ici ne règne pas la paix et la tranquilité !
Le temps de faire un tour de reconnaissance rapide au rez-de-chaussée - histoire qu'ils fichent la paix au pauvre animal - ma Minie a renversé intégralement le verre de jus de pomme de son frère. Sur elle et sur la table qu'elle s'applique maintenant à "nettoyer" à l'aide de ses mains. Respirer un grand coup et garder son calme, ce n'est que la troisième fois aujourd'hui même si en comptant une moyenne de cinq verres renversés par jour, on est à un total de 18 fois.
On monte pour la changer, WonderBébé est lancé dans une grande aventure dont il a le secret, à base de visite de falaise et d'interventions de pompiers secouristes. Je lâche la petite habillée de sec et jette un coup d'oeil dans les chambres - on n'a toujours pas retrouvé le chat vous vous souvenez ?! et j'aimerais vraiment percer le mystère de sa disparition puisque toutes les issues de la maison sont fermées.
Des boîtes en cartons gisent sur le sol des chambres, restes du rangement de lundi, posées là et oubliées ensuite. Il faut savoir que je suis la reine des rangements inachevés en plus d'être celle des boîtes en cartons moches qui contiennent les petites affaires qui n'ont aucune place. Seulement lundi j'ai vidé toutes les boîtes, rangé les affaires et ... laissé les boîtes traîner. En les ramassant je constate que WonderMinie a vidé sa bibliothèque dans le bac à linge vide et que mon lit est constellé de cartes de jeu de société, là encore l'oeuvre de la petite dernière qui a de toute évidence un soucis avec les contenants pleins.
Je regarnis la bibliothèque et la boîte de jeu de société, trouvant par la même occasion le chat qui s'est planqué dans un tiroir sous le lit (étrangement il a choisi celui des magazines plutôt que celui des pulls), il dort paisiblement et je me demande comment il fait vu que ma Minie s'est installée au piano et tape frénétiquement sur les touches, le volume au maximum. J'en profite pour réparer sa guirlande lumineuse qu'elle a - encore ! - démantelée et l'accroche - enfin ! - hors de portée.
Je sais ce que vous vous dites : c'est une terreur cette gamine ! A votre place c'est ce que je me dirais... En fait, c'est juste une petite fille de vingt mois, pleine de vie, qui semble s'être donnée pour mission d'expérimenter le monde le plus possible et par cela nous empêcher de nous poser trop longtemps. Sincèrement, même si parfois elle m'épuise, j'espère vraiment qu'elle gardera cette curiosité qui l'habite.
19h30. Ils sont enfin couchés. Entre temps ils ont joué dehors, fait les fous sur le canapé, rangé leurs chambres, pris une douche, mangé et même repris deux fois des haricots verts, se sont lavés les dents en faisant des iiii et des aaa et en crachant le plus possible, ont écouté une histoire et fait et reçu pleins de bisous.
Moi je les ai observés de loin, écrit mon article sur un petit cahier, shampouiné des cheveux, séché des petits corps, nettoyé des frimousses pleines de yaourts, remercié ma Minie de ne pas avoir une 19e fois renversé son verre, aidé à brosser des dents, lu des histoires, bordé et embrassé.
Voilà. 2h30 de mon joyeux bazard familial, teinté de cris et d'éclats de rire, de bisous et de "maman" prononcé toutes les 10 minutes.
Je vous mentirai si je vous disais que c'est fun tout les jours, que j'adore naviguer entre les jouets en essayant de ne pas marcher dessus, que je ne perds jamais patience quand WonderMinie renverse quelque chose pour la énième fois de la journée ou que WonderBébé la fait crier. Mais il y a dans tout ce fouillis, dans ces cris, dans ces rires, dans ces larmes parfois, un tourbillon de vie auquel on ne peut échapper, une nécessité constante de se remettre en question, de se réinventer pour pouvoir suivre. Et dans ce défi, un bonheur incontestable.