Ecouter son corps

Ecouter son corps

Moi et mon corps on a jamais été très copains, on est des collègues, des connaissances qui se saluent de loin. Je ne le déteste pas, je ne l'adore pas non plus, pendant un certain nombre d'années j'y ai été plutôt indifférente. Il est fonctionnel, en état de marche même si parfois il m'a fait défaut. Je me suis bien entendu parfois trouvé trop grosse, mais plus par rapport à une taille de pantalon qu'à une impression physique.

Pour être honnête, je n'ai jamais eu une vision réaliste de mon apparence physique, la plupart du temps quand je m'imagine je n'ai pas le corps que j'ai réellement. Les mauvais jours, quand je passe devant la glace je me dis que j'ai franchement des efforts à faire, les bons jours je me trouve plutôt jolie. Comme la majorité des gens je crois.

J'ai eu des hauts et des bas, une grosse prise de poids à la fin de mon adolescence parce que ça n'allait pas très bien dans ma tête, une perte de poids deux ans plus tard en seulement quelques semaines qui m'avait ravie question shopping, et depuis du plus et du moins, ça varie selon les périodes.

Mon corps donc, n'a jamais vraiment été un problème jusqu'à ma première grossesse, où j'ai pris 10 kilos les deux derniers mois, ce qui correspond à mon arrêt de travail. Là j'ai peiné, vivant au 4e sans ascenseur, les escaliers étaient difficiles à monter, et même si j'adorais cette silhouette de femme enceinte, les kilos en trop étaient difficiles à porter. Et surtout difficile à perdre ensuite, concentré sur WonderBébé je me suis perdue un peu dans ce corps qui n'était plus celui d'avant - mais c'est normal après tout, j'ai eu un enfant - mais qui répondait tout de même encore à ce que je lui demandais. J'étais gênée parfois, essoufflée, mal à l'aise ou avec des articulations fatiguées mais rien d'insurmontable.

Quand WonderBébé a eu 18 mois j'ai perdu beaucoup de poids, d'un coup. Pas de miracle, mais plutôt des soucis et beaucoup, beaucoup moins de nourriture. Et de l'activité aussi, puisque ça coïncide avec la reprise d'un travail. Ca m'a fait du bien, encore une fois plutôt pour le shopping (mais il faut bien une raison!) mais aussi parce que je me sentais plus légère.

Et puis WonderMinie est arrivée, et je me suis dit que je ne voulais pas retrouver cette pesanteur que j'avais eu après la naissance de WonderBébé. Et comme j'avais pour projet d'accoucher sans péridurale je me suis mise au yoga, pour me préparer.

Le yoga m'a fait du bien, je me suis connectée à ce corps auquel je n'avais jamais vraiment fait attention, à ma respiration, à mes sensations. Je me suis aussi connectée à mon bébé, et ça a beaucoup joué la nuit de sa naissance. Et puis ensuite j'ai oublié. Après la naissance de WonderMinie, j'ai complétement zappé tout ça. J'ai perdu 10 kilos la semaine après avoir accouché (ce qui était trop brutal pour mon corps, je l'ai d'ailleurs payé en ayant une sorte de choc une nuit 8 jours après sa naissance) sans rien faire. Et j'ai repris ma vie, et les couches, et les pleurs, et les joies et les peines, et les enfants qui grandissent et le temps qu'on ne prend pas. Mon poids, ma silhouette, tout ça garde les traces des mes deux grossesses, mais ça va ça vient, je suis rentrée dans mes pantalons d'avant grossesse, puis je n'y suis plus rentrée. Ca va, ça vient.

Et puis depuis quelques semaines, je me suis remise au yoga. Et tout est revenu. La sensation du corps, la respiration, le calme. La concentration aussi. Et surtout, l'écoute du corps, de ce qu'il a besoin, de ce qu'il exprime. Comme aujourd'hui par exemple, où j'ai senti toute la journée que j'avais besoin de me poser pour faire une séance de yoga (WonderMinie s'est réveillée juste au moment où j'allais m'y mettre pendant sa sieste, mais je me suis quand même accordée du temps une fois que les deux enfants étaient couchés ce soir). Je me sens plus légère, plus souple, j'ai plus d'équilibre et c'est plaisant lorsque je m'occupe des enfants.

Et en pratiquant, mais surtout après, je me rends compte à quel point c'est important pour moi d'écouter mon corps, pour enfin ne plus le laisser de côté mais en faire un allié.

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