Ceux qui ne font pas comme nous
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La semaine dernière je me suis retrouvée dans une aire de jeu avec mes enfants et je me suis faite la réflexion d'à quel point c'est difficile parfois de faire abstraction des gens qui ne font pas comme nous. Pourtant je pense être quelqu'un de plutôt tolérant et je garde l'esprit ouvert en essayant de ne pas juger. Mais à certains moments c'est vraiment crispant.
Avec WonderPapa nous avons décidé de donner une éducation non violente à nos enfants, et on préfère expliquer et ré-expliquer plutôt que de nous acharner à crier pour se faire entendre ou punir à tour de bras. Bien sûr que parfois on lève la voix, et très souvent on le regrette amèrement parce que ça n'a pas du tout l'effet escompté et qu'en plus d'avoir perdu notre calme, WonderBébé est encore plus énervé ou excité. Ça nous arrive de punir mais on essaye de le faire proportionnellement au problème et jamais en humiliant notre fils. Quand il est hors de lui, qu'il hurle sans pouvoir se calmer et que je sens que je vais perdre patience ou que je n'arriverais pas à gérer la crise sur le moment, je l'envoies dans sa chambre pour qu'il puisse se calmer avec ses doudous, ses livres son univers. Si il tape partout avec ses jeux ou qu'il les lance, je les confisque jusqu'au lendemain. Mais je ne mets pas au coin (à part fait exceptionnel si il tape, mais il ne l'a fait que deux fois et dans un gros moment d'excitation, et dans ce cas il est allé s'asseoir sur un fauteuil et a attendu qu'on ne soit plus fâchés) et je ne lèverais jamais la main sur mon enfant.
Alors c'est vrai que quand je vois des parents dire (et faire!) si tu mords, je te mords ou si tu tapes je te tapes, je trouve ça effrayant. J'ai du mal à comprendre comment on peut expliquer à un enfant qu'il ne faut pas faire du mal aux autres si notre seule réponse c'est de faire la même chose. Je sais que beaucoup de gens ne prennent pas le temps ou ne voient pas l'intérêt de se mettre à la place de l'enfant ou d'essayer de comprendre pourquoi il agit de telle ou telle manière. Et bien que je sois convaincue que la relation avec nos enfants soit bien plus vivable quand on cherche à mettre des mots ou à faire s'exprimer le petit, je conçois que ça puisse nous passer au dessus. On est parfois très démuni face à la force des émotions des enfants, et ce n'est pas toujours facile à gérer. Mais réagir par la violence, physique ou verbale ça me heurte vraiment et encore plus depuis que je suis mère.
De la même façon, les petits qui se retrouvent au coin, la tête contre le mur, qui n'ont pas le droit de bouger ou de se retourner en attendant que son parent lève la punition, j'ai beaucoup de mal avec ça. Je ne comprends pas en quoi l'humiliation (parce que honnêtement c'est de ça qu'il s'agit non?!) peut aider un enfant à comprendre. Alors oui bien sûr, pour certains d'entre eux, ils ne referont plus ce qui leur est reproché, mais plus par peur d'être puni à nouveau que par réelle compréhension.
Je me rends compte surtout que WonderBébé aussi est interpellé par les différences d'éducation. J'ai vu dans son regard qu'il se posait des questions en regardant cette maman qui disait à sa fille qu'elle était méchante, ou ce père qui la menaçait de la pincer si elle continuait à lever la main sur lui. Mais la petite n'avait que 18 mois, elle ne parlait pas de façon distincte et je voyais bien que WonderBébé trouvait ça un peu bizarre ces réactions des deux parents. Et je sais bien que toute la vie c'est comme ça, on est confronté à des gens qui ne vivent pas comme nous, qui n'ont pas les mêmes idées ni les mêmes convictions et que c'est ça aussi qui est intéressant. Mais quand il s'agit d'enfant, je trouve ça vraiment plus touchant, et j'aurais aimé protéger WonderBébé de ça un peu plus longtemps.