Au secours, mon bébé pleure!

Au secours, mon bébé pleure!

C'est marrant, je m'étais dit : c'est le deuxième, ça va être facile. Ca va rouler, parce que je connais, je sais comment faire, j'ai déjà vu. Je dis c'est marrant, parce que d'habitude je ne suis pas si optimiste, je me prépare au pire et j'ai souvent le mieux. Il faut être bien naïve pour croire que parce qu'on y est arrivé avec un enfant, on y arrivera avec les prochains. C'est pas que je sois au bout du rouleau, non il me faudrait bien plus que ça et heureusement! Mais parfois je me sens...submergée. Comme si je voyais l'eau monter et que je devais lutter pour ne pas me noyer. Parce que WonderMinie pleure.Des pleurs normaux, des pleurs de bébé. Mais ça me dépasse. C'est compliqué, et j'écris cet article parce que je suis certaine de ne pas être la seule à ressentir ça. De la culpabilité de ne pas supporter ses pleurs, de la peur de passer à côté de quelque chose et pourtant parfois l'envie qu'il y ait quelque chose justement, qu'il y ait une raison à ses cris, ce qui ramène à la culpabilité de penser à ce genre de chose...c'est sans fin.

Ce qui me semble fou c'est que WonderBébé aussi devait pleurer, probablement, certainement même. C'est donc qu'on oublie, ces moments où on se dit que rien ne pourra les calmer, qu'on a tout essayé. Ces moments où on oublie pourquoi on a voulu des enfants, où on rêve de revenir en arrière et d'arrêter le temps. Et ensuite on s'en veut d'avoir pensé ça. Parce qu'ils redeviennent tout calme, souriants, adorables.

Comme toujours, je cherche du réconfort dans les livres. Un ouvrage en particulier m'aide à y voir plus clair, à prendre du recul quand je peux me poser et réfléchir à ma journée, à ma façon de gérer tout ça. Ce livre c'est : "Bébé, dis moi pourquoi tu pleures" de Jacky Israël. Et comme je l'avais acheté après la naissance de WonderBébé et qu'il m'avait beaucoup marqué, c'est une preuve supplémentaire, qu'à l'époque déjà je cherchais à comprendre les pleurs de mon enfant. Il parle pas mal de l'enfant rêvé et de l'enfant réel. J'en suis consciente, je l'ai toujours été, c'est à mon sens une des étapes les plus importante à la naissance d'un bébé : réussir à faire le deuil du bébé imaginaire pour pouvoir accueillir au mieux l'enfant qui naît.

Mais peut être faut il faire aussi le deuil de la mère imaginaire, celle qu'on s'imagine qu'on sera et qu'on n'est finalement pas. Mettre de côté tout ses grands principes et ses rêves de perfection et accepter tout simplement d'être faillible et de ne pas avoir réponse à tout. En ce moment j'y suis obligée de toute façon. C'est accepter ou devenir dingue. C'est un peu comme lorsqu'une clé ne veut pas ouvrir une serrure : on peut décider de passer en force, ou alors de chercher celle qui ouvre la porte. Mais en attendant de trouver, il faut accepter de rester devant la porte close. C'est difficile et parfois il faut serrer les dents, crier à l'intérieur en attendant que l'orage passe. Je me dis que heureusement je suis entourée, j'ai de la famille et des amis proches qui sont présents lorsque WonderPapa est au travail, qui m'aident ou au moins me changent les idées, me permettent de prendre du recul ne serait ce qu'en en parlant, pour dédramatiser. Je pense à toutes ces mères mais aussi parfois ces pères, qui doivent faire face seuls. Accepter d'être impuissant face à un être si petit ça peut être déstabilisant, même pour le plus fort d'entre nous.

365 Jours de Maman © 2014 -  Hébergé par Overblog