Comment ça marche...quand on veut accoucher sans péridurale.
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Aujourd'hui j'aimerais vous transmettre mon expérience, sans raconter mon accouchement, car c'est un moment qui rester somme toute personnel et intime. Cependant, je pense que ça peut être intéressant pour celles qui souhaiteraient se lancer dans un accouchement sans péridurale, d'en savoir un peu plus. Je vais donc vous donner quelques "clés" qui m'ont vraiment aidée dans mon projet!!
Clé n°1 : Préparez vous mentalement et psychologiquement.
C'est à mon avis l'étape la plus importante et qui conditionne à peu près tout le reste. La préparation mentale est hyper importante pour gérer la douleur et les émotions qui surgissent au moment de l'accouchement.Alors lisez, faites des listes de questions que vous vous posez et cherchez y des réponses, trouvez des témoignages positifs et négatifs, bref préparez vous.
Il existe des articles sur des blogs qui sont intéressants pour avoir une idée de ce qui vous attend, mais aussi des livres sur le sujet. De mon côté j'ai beaucoup lu et un livre m'a particulièrement aidé : "A corps consentant" de Marie Bertherat, c'est un livre vraiment bienveillant qui peut parler à toutes les femmes enceintes et pas seulement à celles qui veulent accoucher sans péri. Une amie m'avait aussi conseillé : "J'accouche bientôt, que faire de la douleur?" de Maïtie Trelaun, je ne l'ai pas lu mais ce livre l'avait beaucoup aidée pendant son accouchement.
Sachant que la production d'hormones du plaisir diminue la douleur (ou du moins la sensation de celle-ci), je m'étais aussi préparé pendant ma grossesse une playlist pour mon accouchement, avec des chansons qui me donnaient le sourire. Finalement je ne l'ai pas utilisée mais c'est le genre de chose qu'on peut organiser à l'avance et qui peuvent s'avérer très utiles le jour J.
Clé n°2 : Préparez vous physiquement.
Evidemment, une bonne préparation physique est un atout majeur! Pour ma part j'ai fait du yoga à partir de 5 mois de grossesse, dans un cours spécial femmes enceintes. On y apprend des techniques de respiration, de relaxation, des postures pour se détendre et s'étirer pendant la grossesse et apaiser les petits maux que l'on peut avoir. Et surtout on y apprend des positions pour gérer la douleur des contractions et pour accoucher autrement qu'en position gynécologique si c'est notre souhait. Le yoga m'a beaucoup aidée et appris, parce que c'est aussi un état d'esprit et un bon moyen de se concentrer et de s'occuper de soi quelques heures par semaine pendant la grossesse. Je le conseille à toutes les femmes enceintes, pas seulement celles qui veulent accoucher sans anesthésie! A noter qu'il faut quand même être assidue si vous voulez que ça vous apporte vraiment quelque chose, j'ai énormément progressé sur la gestion de ma respiration tout au long des séances (et en m’entraînant aussi à la maison) et c'est ce qui m'a le plus aidé au moment de l'accouchement.
Il y a d'autres moyens pour se préparer physique comme la sophrologie, la relaxation et certaines méthodes de préparation à la naissance, le tout est de trouver ce qui vous convient!!
Clé n°3 : Parlez en avec votre conjoint.
Ou avec la personne qui vous accompagnera le jour de l'accouchement : croyez moi, vous n'avez pas envie de faire ça toute seule!!
Avec WonderPapa, on en avait beaucoup parlé et je pense que je n'aurais pas pu accoucher sans péridurale s'il ne m'avait pas soutenue à 200%. Même si au moment de gérer les contractions vous avez envie qu'il se taise, qu'il quitte la pièce ou de l'engueuler, la présence d'une personne qui vous soutient est à mon sens hyper importante. Moi, je l'avais missionné pour qu'il me rappelle de bien respirer si il voyait que je commençait à me crisper, et aussi pour qu'il s'assure si je craquais que c'était bien ce que je voulais. Au final, cet accouchement a été bien plus intense dans le lien entre nous que pour WonderBébé. On a vraiment vécu ce moment à deux et ce jusqu'au bout. Et c'est beaucoup dû au fait que nous en avions parlé et que je savais qu'il s'était préparé à me voir souffrir.
Ce qui nous amène au conseil suivant :
Clé n°4 : Ne vous imaginez pas que ça ne va pas faire mal.
Parce que ça fait mal!!! Il est illusoire de penser qu'un accouchement sans anesthésie est une promenade de santé, et que tout sera fini très vite est sans douleur. Il paraît que ça arrive, franchement ne vous mettez pas ça en tête. Car à part si vous faites partie d'une minorité de chanceuses qui sentent à peine les contractions et qui accouchent en moins de deux heures, vous allez souffrir. Mais, et c'est le plus important, la douleur est bien plus facile à gérer quand on s'y attend, qu'on s'y est préparé et qu'on l'accepte, que lorsqu'elle est subie!!! Une amie m'a dit qu'elle s'était répétée pendant tout son accouchement : "la douleur est mon amie"(oui avoir un mantra peut aider).
Pour ma part, j'ai passé mon temps à me remémorer les raisons pour lesquelles j'avais mal et à me rappeler que la douleur ne dure qu'un temps. Parce que la douleur n'est pas permanente (heureusement, c'est ce qui fait qu'elle est gérable!) et de plus elle est graduelle, ce qui laisse à notre corps le temps de s'adapter. Accepter la douleur et l'accompagner physiquement (c'est là que la préparation physique prend tout son sens) peut vraiment être d'une grande aide.
Clé n°5 : Sachez ce qui se passe dans votre corps.
Étrangement, je ne m'y étais pas du tout intéressé pendant ma première grossesse, mais il est intéressant de connaitre les mécanismes de l'accouchement pour pouvoir visualiser ce qui s'y passe. Il y a des vidéos très bien faites sur internet, qui montre l'effet des contraction sur le bébé et sa descente ensuite dans le bassin. Au moment des contractions, imaginer le bébé qui descend, et le col qui s'ouvre ça peut aider. Et au moment de la poussée visualiser le chemin que prend notre enfant aide à accélérer la descente.
Clé n°6 : Préparez vous à ce que tout le monde dans votre entourage ait son avis sur la question.
Entre ceux qui vous diront que vous être folle (quelle idée de vouloir avoir mal alors qu'on a inventé l'anesthésie!) et ceux qui vous verront comme une héroïne, ce genre de choix laisse rarement indifférent! Il y a quand même quelques personnes qui estiment que c'est un choix personnel et qui même si elles ne comprennent pas forcément, ne jugent pas. Entourez vous et appuyez vous sur ces personnes, ça aide!
Clé n°7 : Sachez pourquoi vous le faites.
Ceci est directement lié au conseil précédent. Même si vous avez décidé d'accoucher sans péridurale juste parce que vous avez envie d'essayer, gardez ça en tête. Vous n'avez pas besoin d'avoir une justification médicale ou des convictions particulières, mais ayez une raison de le faire. Au début, je voulais accoucher sans péri juste pour essayer, pour voir si j'étais capable de le faire. Ensuite, j'ai réalisé aussi que j'avais besoin de créer un lien spécial avec ma fille, moi qui avait eu tant de mal à investir ma grossesse au début, je ressentais vraiment le besoin de vivre et ressentir cet accouchement de A à Z. Et plus je me suis renseignée, plus je me suis informée sur les accouchements, la médicalisation, les produits pour accélérer les choses, plus ça m'a conforté dans mon choix. Mais tout est parti d'une simple envie d'essayer, et ça m'aurait suffit.
Clé n°8 : Faites un projet de naissance.
Ce n'est pas obligatoire, mais c'est vraiment un plus! D'abord parce que cela permet pour vous de mettre par écrit ce que vous voulez vraiment et donc de vous poser des questions sur la naissance de votre enfant, ce que vous voulez pour vous, ce que vous voulez pour lui. Ensuite parce que ça permet à l'équipe médicale d'avoir une trace écrite de vos souhaits, de vos attentes, et que ça ouvre le dialogue. Il peut être intéressant, si vous écrivez un projet de naissance, d'aller en parler avec la référente sage-femme de la maternité que vous avez choisie. Elle pourra vous dire si vos demandes sont cohérentes avec la politique de la maternité, si certaines choses sont vraiment impossibles et pourquoi (concernant les positions pour accoucher par exemple). Cela permet aussi d'en discuter avec le médecin qui va vous accoucher (si ce n'est pas une sage-femme) et que tout le monde soit au courant de vos demandes avant le jour J. Ce qui n'empêche pas, au moment de l'accouchement de dialoguer le plus possible avec l'équipe et de revenir sur certains point de votre projet de naissance! Le plus important à mon sens est de communiquer le plus possible sur votre projet pour réussir à aller jusqu'au bout.
Pour écrire mon projet de naissance, j'ai surfé sur plusieurs sites sur lesquels il y a des exemples pour m'en inspirer. J'ai aussi lu plusieurs rapports de l'OMS sur les accouchements et les actes médicaux quasi systématiques qui les accompagnent et qui ne sont pas forcément préconisés dans ces rapports. Ca m'a beaucoup apporté, parce que ça m'a permis de savoir ce que je ne voulais vraiment pas et ce qui me semblait important (ces rapports sont en consultation libre sur le site de l'OMS et plutôt facile de compréhension).
Clé n°9 : Sachez renoncer.
C'est essentiel : il faut savoir dire STOP!!!
D'abord il faut vraiment garder en tête qu'à tout moment il peut y avoir un problème, pour vous ou pour le bébé. S'il y a souffrance fœtale, ou un risque pour vous, il faut savoir renoncer et s'en remettre à l'équipe médicale même si pour ça il faut vous anesthésier ou au moins vous perfuser ou vous monitorer en continu. La référente sage-femme m'avait mise en garde tout de suite sur ce point, me disant qu'il y a l'accouchement dont on rêve, et celui qui se passe réellement : les deux ne sont pas toujours en phase, il faut donc se préparer à devoir faire marche arrière ou à renoncer à certain principe pour la sécurité de notre bébé mais aussi la notre.
Et puis, il arrive aussi parfois qu'on ne puisse pas aller au bout. Parce ce que c'est trop long, que ça fait trop mal, que les émotions nous submergent ou que finalement on ne se sent pas en conditions pour accoucher sans péridurale. ET ALORS?? Ne soyez pas trop dure avec vous-même! Je pense qu'il faut savoir s'arrêter à tout moment pour vivre son accouchement de la meilleure façon, que ce soit avec ou sans anesthésie.
Clé n°10 : PROFITEZ!!
C'est la naissance de votre enfant, ce moment que vous vivez vous ne le vivrez plus jamais. Vous pouvez vous préparer à tout, au meilleur comme au pire, au final rien n'est plus important que ces quelques heures où vous allez attendre que votre bébé naisse en l'accompagnant du mieux que vous pouvez. Alors profitez, quelles que soient les circonstances!!!!